[TERRE INCONNUE] Jamaïque : plages, nature et Rastas

La Jamaïque ne se laisse pas facilement apprivoiser. Mais une fois domptée…

Pour la troisième destination de la saga TERRE INCONNUE, dédiée aux pays touristiquement ignorés, direction la Jamaïque. Cette terre vibrante se distingue largement des "classiques" îles des Caraïbes voisines, et voici en dix points ce qui fait l'essentiel de sa singularité.

 

Paysages, nature

Great Morass Black River

Dans l’ouest de l’île, le Black River Great Morass ("grand marais") est un écosystème d'une richesse incroyable, un concentré des sublimes décors naturels que la Jamaïque a à offrir. L'endroit se découvre à bord d'une petite barque à moteur (coupé, lors des pauses-contemplation). On serpente tantôt au cœur des herbes hautes, balayées par la brise (ci-dessus), tantôt au milieu de la mangrove (ci-dessous).

Great Morass Black River

 

Lover's Leap Région de Treasure Beach

Lover's Leap ("le saut des amoureux"), près de Treasure Beach, offre un large panorama sur la côte sud, sauvage, parfois même inhospitalière. Cette moitié du pays est loin d'être la plus fréquentée. Les visiteurs se font donc plus rares et l'environnement ne s'en retrouve que plus préservé.

 

Blue Lagoon Région de Port Antonio

La partie nord-est est une région très verdoyante. On y trouve une abondante végétation "humide", comme ici autour du mythique Blue Lagoon (ci-dessus), près de Port Antonio. Cette zone a fourni nombre de décors à l'industrie cinématographique, notamment pour Le Lagon Bleu (1980), avec Brooke Shields.

 

 

Les gens

rastaman

De prime abord, les Jamaïcains peuvent paraître un peu "rugueux". Le dialogue semble parfois "brutal" aux Occidentaux habitués aux contacts policés. Mais une fois la glace brisée et l'intérêt avéré, authenticité et générosité sont de mise dans chaque seconde d'échange. Les relations s'avèrent alors sources d'une inépuisable richesse, notamment dans la découverte du mouvement rastafari (ci-dessus, l'artiste Vernon Sewell, alias Yellow Culture).

port antonio

 

 

Villes, architecture

Fort George Street Port Antonio

De la colonisation britannique, la Jamaïque retient de nombreuses traces, notamment architecturales (ci-dessus, la Fort George Street, à Port Antonio). Les édifices demeurent en plus ou moins bon état mais conservent un véritable cachet anachronique.

 

Waterloo Guesthouse Black River

Dans la moitié sud, on se remémore davantage les grandes maisons de maître des plantations, aujourd'hui occupées par plusieurs familles ou transformées en hébergements pour les visiteurs (ci-dessus, la Waterloo Guest House, à Black River).

 

 

Transports, moyens de locomotion

Ocho Rios

Le moyen de transport que la majorité des touristes venant en Jamaïque connaissent : le paquebot de croisière (ci-dessus, à Ocho Rios). La plupart de ces visiteurs –nord-américains, en général– ne passent que très peu de temps sur l'île (parfois pas plus de quelques heures).
Les voyageurs individuels se tournent davantage vers les taxis ou les "robots" (taxis partagés).
Pour les plus "roots" : bus (bondés, pas vraiment remis à neuf) ou "coasters" (des minibus, bondés également, qui roulent à vive allure, avec des haut-parleurs diffusant la musique à très haut volume).
Pour les plus solitaires : la voiture de location, qui permet d'arpenter plus facilement les routes moins fréquentées et de s'y arrêter à son gré (en raison d'occasionnels problèmes de sécurité, GT n'est tout de même pas fan ce choix), le vélo ou la marche (pour ces deux dernières options, prendre garde aux véhicules motorisés qui ne respectent pas constamment les règles de la route…).
Les plus fortunés peuvent aussi compter sur l'hélicoptère…

 

 

Faune et flore

Paroisse de Portland

La plupart des animaux croisés au gré des balades font partie du bétail. Les vaches, par exemple, à la morphologie particulière (ci-dessus, dans la paroisse de Portland), broutent en toute quiétude le moindre petit lopin de terre. Toutefois, selon les régions, il est également possible d'admirer lézards et iguanes, oiseaux, grenouilles, crocodiles…
Côte flore, la Jamaïque est plus singulière. Orchidées, fougères, hibiscus, oiseaux de paradis, plantes carnivores… beaucoup d'espèces sont endémiques et exhibent des couleurs flamboyantes.

 

 

Infrastructures touristiques, activités

Villas Blue Lagoon Région de Port Antonio

La Jamaïque possède quelques hébergements de grand luxe, souvent implantés dans des environnements magiques (en général, près du littoral). De somptueuses villas sont proposées à la location un peu partout sur l'île, notamment la Moon San Villa (photo ci-dessus), au Blue Lagoon –apparue dans le film Cocktail, avec Tom Cruise–, ou encore GoldenEye, à Oracabessa –ancienne demeure de Ian Fleming, où l'écrivain créa le personnage de James Bond.
Des complexes sont aussi réputés pour leur orientation nudiste, au premier rang desquels l'Hedonism II, à Negril, "célèbre" pour les mœurs légères qui y auraient cours.

 

Long Bay Negril

Au-delà de la flopée d'infrastructures chics disséminées en Jamaïque, de nombreux hôtels, restaurants, bars… appartiennent bien entendu à une catégorie plus accessible. Sur la plage (ci-dessus sur Long Bay, à Negril), dans les terres, près de stations balnéaires moins courues, on peut dénicher des gargotes, des auberges de charme voire même des logements chez l'habitant tout à fait séduisants et à un coût plus raisonnable.

 

 

Saveurs

Café des Blue Mountains

Le café des Blue Mountains (ci-dessus), l'un des plus chers et des plus recherchés du monde, fait depuis longtemps la fierté des Jamaïcains. Ian Fleming et son héros James Bond n'auraient apparemment juré que par lui.
Côté nourriture, le jerk (une marinade très épicée et piquante, qui accompagne le plus souvent du poulet ou du porc cuit au barbecue) est la spécialité la plus répandue, que ce soit au bord de la route, dans les réunions de famille, les fast-foods…

 

 

Coutumes, culture, quotidien

Alligator Pond Environs de Treasure Beach

La vie près des plages (publiques) occupe une grande partie du quotidien des habitants "côtiers". La semaine s'y tiennent des marchés (ci-dessus à Alligator Pond, près de Treasure Beach) où des pêcheurs vendent leurs prises du jour. C'est aussi l'endroit que beaucoup de locaux choisissent pour parlementer avec leurs voisins à l'ombre d'une paillote ou tout simplement laisser filer le temps.
Le week-end, ces mêmes plages sont prises d'assaut : des véhicules crachent reggae, reggaeton, dancehall…, les grillades de jerk embaument jusqu'à des kilomètres, tandis qu'hommes et enfants profitent de parties de football sur le sable.

 

Ocho Rios

Les portraits ci-dessus, sur la façade d'un bâtiment lambda d'Ocho Rios, illustrent à merveille l'aspect "engagé" des Jamaïcains. Ils vivent avec passion et conviction leur existence, empreinte d'une idéologie où le christianisme et le mouvement rastafari se mêlent intimement. Dans le pays, les prêcheurs de toutes sortes occupent donc une place de choix vis-à-vis de la population.

 

 

Couleurs

Paroisse de St Thomas

Les teintes vives des cases d'un champ de canne à sucre, ci-dessus, dans la paroisse de St Thomas, explosent au regard et tranchent avec le vert omniprésent dans l'est et le nord de la Jamaïque, tapissés de végétation humide.
Le bleu est également parfaitement représentatif, qu'il s'agisse de l'azur du ciel ou du turquoise de la mer des Caraïbes.
Au vert on peut ajouter le jaune, le rouge (tirées du drapeau de l'Éthiopie, d'où Haïlé Sélassié Ier –le Messie, selon le mouvement rastafari– provenait) et le noir (présent sur le drapeau jamaïcain) pour former les couleurs panafricaines.

 

 

Le verdict

Jamaïque

Des criques paradisiaques, des soirées very hot, des couchers de soleil à couper le souffle (ci-dessus, à Treasure Beach), une population captivante… rien à dire, la Jamaïque a suffisamment d'arguments pour séduire. Les voyages en individuel ne sont pas toujours évidents, il faut donc être un minimum préparé si on veut explorer le maximum. La découverte de l'île en couple, en lune de miel par exemple, apparaît comme la formule idéale. Mais, des inconditionnels de farniente aux amateurs de fiesta, en passant par les voyageurs en quête de spiritualité, chacun y trouvera tout de même son compte, c'est certain. Qu'il s'agisse d'un séjour entre amis ou d'un trip en routard.

 

 

GT vous dit tout
C’est qui ? Des gens qu'il faut apprendre à connaître, pas forcément tous avenants au premier abord, mais qui ont le mérite de s'investir dans de véritables relations de confiance et de partage.
C’est quoi ? Un pays réduit à la légende Bob Marley et aux actualités violentes des quartiers dangereux de Kingston. Ces deux aspects ne sont bien évidemment pas négligeables, mais il est réducteur de cantonner la Jamaïque à cela, alors qu'elle est une contrée complexe, sauvage et enrichissante.
C’est où ? Dans la mer des Caraïbes, au sud de Cuba et à l'ouest de la République dominicaine.
C’est quand ? Il pleut un peu de mai à décembre, et des cyclones passent parfois entre juin et novembre. Toutefois, les prix sont plus bas, car cela correspond à la basse saison. De décembre à mai, le climat sera tout à fait clément (excepté dans les régions verdoyantes comme le nord-est et l'est, où l'humidité est constante). Mais vous rencontrerez davantage de monde et les prix seront un peu plus élevés. Attention aux mois de mars et avril : dans les stations balnéaires de Negril et, surtout, de Montego Bay, de nombreux étudiants américains investissent les lieux pour fêter le Springbreak (vacances de printemps). Si ce n'est pas ce dont vous avez envie, passez votre chemin, le "dérangement" pouvant parfois être important…
C’est comment ? – Les vols les moins chers à destination de Kingston ou Montego Bay coûtent entre 650 et 700 euros. Surveillez les tarifs promotionnels de British Airways ou d'American Airlines (si vous voyagez à bord de cette dernière, n'oubliez pas de faire une demande d'ESTA, cette autorisation étant obligatoire pour les États-Unis même en escale).
– Il n'y a pas besoin de faire de demande de visa préalable pour tout séjour de moins d'un mois.
– Sur place, le budget quotidien minimum est d'environ 25 dollars US, pour les plus économes. Si vous louez une voiture, que vous dormez dans des hôtels un peu plus chics et que vous n'hésitez pas à déguster des cocktails sur la plage, alors il faudra davantage tabler sur au moins 100 dollars US.
C’est pourquoi ? – Pour siroter cocktails ou noix de coco fraîches sur quelques-unes des plus belles plages du monde.
– Pour s'imprégner du mouvement rastafari et de ses adeptes, les mythiques Rastas, absolument captivants.
– Pour jouir de l'atmosphère Caraïbes, son climat, ses fêtes, sa mer notamment, sur une île qui dissimule encore bien plus de trésors.
Infos  Pour toute information administrative avant le départ : ambassade de Jamaïque à Bruxelles. Actualités sur le site Web de l'ambassade de France en Jamaïque.
Informations touristiques sur le site de l'office de tourisme (en anglais) de la Jamaïque.